A toutes celles et ceux qui souhaitent s’informer et se faire une opinion sur ce qui se passe depuis quelque temps déjà au Burundi, je vous propose ici un bref aperçu de la situation.
Voici ici et en PDF quelques articles de presses, livres, entretiens et interview, qui vont, je l’espère, vous permettre de mieux comprendre et de vous faire votre opinion.
En tout cas, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
Tout d’abord, je vous propose de lire l’entretien que j’ai eu avec une personne qui se trouve en ce moment au Burundi.
Avant de lire ce témoignage, n’oubliez pas qu’en ce moment au Burundi aussi, la parole n’est pas libre.
W.D Comment travaillent les radios locales, comment les laisse-t-on travailler serait peut-être plus juste ?
Il n’y a quasiment plus de médias indépendants au Burundi, seule la radio-télévision d’Etat fonctionne (RTNB), ou des radios musicales ou confessionnelles. Deux canaux restent disponibles depuis l’étranger (dont Humura), pour ceux qui peuvent les écouter depuis leur Smartphones. Cela étant, le niveau de ces informations reste peu fiable et souvent militant.
W.D : Pouvez-vous me parler de la situation des blancs et des journalistes au Burundi ?
Beaucoup de personnes sont terrorisées, les journalistes sont des citoyens comme les autres, ils ont peur eux aussi puisque dire les choses quand elles ne vont pas dans le même sens que ce qui se dit officiellement, c’est se mettre en danger. Il existe de nombreuses expulsions. Les journalistes sont également ciblés. Face à leur difficulté au quotidien de faire leur métier et le danger auquel ils doivent faire face, certains d’entre eux sont partis en exil, malgré tout d’autres résistent…
W. D : Pouvez-vous me parler de l’ambiance de la rue, des femmes, des enfants qui vivent cette situation au quotidien ?
Nous vivons ici avec au quotidien des explosions de grenade en plein centre ville, des barrages de police qui rappellent un peu que tout n’est pas à 99 % normal. Chacun s’impose également un couvre feux entre 18 h et 20 Heures, cela en fonction de la position géographique de son habitat. Derrière les ponts qui forment des limites au centre-ville, ou avant les ponts, (c’est bien moins risqué d’être avant les ponts). Après… je pense aussi qu’il y a matière à relativiser les propos qui, voulant alarmer d’une situation de facto dramatique et invivable, en exagèrent les raisons, les formes et les logiques.
W. D : Faites-vous la comparaison avec ce qui c’est passé au Rwanda ?
Il existe de clairs travers radicalistes et extrémistes parmi des hauts représentants du gouvernement et du parti au pouvoir. Mais il ne semble pas que la sauce ethnique prenne dans la population (pour le moment). Il n’y a pas eu comme au Rwanda des décennies de propagande qui ont alimenté puis permis le génocide de 1994 au Rwanda. Depuis plus de dix ans des actions innombrables (pas toujours efficaces, mais parfois, si !) ont été faites en faveur de la déséthnicisation des rapports sociaux et sociétaux, et on ne peut pas relever les quelques effets positifs que cela a donné.
Je remercie ici cet informateur du témoignage qu’il m’a confié.
Interview :
Mr Révillon est doctorant en histoire à l'université de Pau et des Pays de l'Adour (UPPA). Il fait aussi parti du L.A.M (Les Afriques dans le Monde), il est l’auteur d’une Thèse: « La politique d'intégration régionale dans la zone des Grands Lacs : analyse comparée Rwanda-Burundi ». Sous la direction de Christian Thibon.
En Novembre 2015, il animait un séminaire intitulé : « Où va le Burundi, d’où vient le Burundi ». Jérémy Révillon répond ici à quelques-unes de mes questions et nous fait part de son expertise sur la situation au Burundi.
Source : http://www.lam.sciencespobordeaux.fr/
Afin de continuer à vous faire votre opinion sur la situation au Burundi, je vous donne ici quelques articles et liens de sources divers et variés.
Restez curieux.
W.D
D’Autres Informations :
Burundi: Amnesty dévoile des images satellite de possibles charniers Par Journaldebangui.com, source Rfi - 29/01/2016
Alors que la situation au Burundi est au cœur du sommet de l'Union africaine, Amnesty International dévoile de possibles preuves de l'existence de fosses communes Les documents concernent notamment la région de Buringa, en périphérie de la capitale Bujumbura. Entre la photo prise en novembre et celle prise fin décembre, on voit que la terre a été retournée par endroits. Entre-temps, il y a eu le 11 décembre l'attaque d'un camp militaire par des hommes armés, suivie de représailles par les forces de l'ordre. De nombreuses victimes auraient alors été entassées dans des fosses. Les cimetières de Mpanda et de Kanyosha comporteraient également des fosses communes, selon l'ONG. Pour Amnesty, ces images et ces vidéos corroborent les témoignages qu'elle a recueillis auprès des habitants. Ces documents mettent au jour une "tentative délibérée des autorités de dissimuler l'ampleur des homicides commis", déclare Amnesty International. Les violences du 11 décembre ont fait officiellement 87 morts. Beaucoup plus, selon le haut commissaire des Nations unies.
Source : http://www.journaldebangui.com/
Lien : Papier de Jean-François Dupaquier dans Afrikarabia
«Les marqueurs d’une généralisation imminente de la violence au Burundi sont réunis : blocage politique persistant, augmentation des actes de torture, des disparitions forcées, des crimes à caractère ethnique et politique, multiplication des charniers, des cas de violences sexuelles ainsi que des mouvements rebelles opérant à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. L’Union africaine doit adopter une réponse robuste à la crise, fondée sur la protection des civils et la reprise du dialogue politique, » a déclaré Sheila Muwanga, vice-présidente de la FIDH. Ces derniers mois, la communauté internationale a cherché à se ressaisir de la crise profonde qui secoue le Burundi.
En octobre 2015, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a décidé de renforcer sa présence sur le terrain et l’Union africaine d’enquêter sur les violations des droits de l’homme dans le pays. Le 30 novembre 2015, le Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki Moon, a proposé au Conseil de sécurité des Nations Unies trois options pour résoudre la crise au Burundi : une mission de maintien de la paix sous mandat de l’ONU, une mission politique spéciale ou une équipe de soutien chargée de promouvoir un dialogue politique entre gouvernement et opposition, préconisant l’option 3. En conséquence, vendredi 22 janvier dernier, une délégation du Conseil de sécurité s’est rendue à Bujumbura. Le bilan de cette visite : le président burundais Pierre Nkurunziza a réaffirmé son refus d’accueillir dans le pays une mission africaine de prévention et de protection (MAPROBU) des civils et aucune assurance de reprise d’un dialogue effectif et inclusif avec l’opposition et la société civile indépendante n’a pu être obtenue. Parallèlement, de plus en plus de rapports font état de la création de groupes rebelles, certains lourdement armés, tels que les Forces Républicaines du Burundi dirigées par le général Godefroid Niyombaré ou la RED-Tabara (Résistance pour un État de droit).
L’Union africaine a choisi l’année 2016 pour être l’année africaine des droits de l’homme, avec un accent particulier sur les droits des femmes. Elle doit en conséquence prendre ses responsabilités et des décisions fortes permettant d’enrayer les cycles de violence et de garantir la sécurité des populations civiles. L’Union africaine doit notamment être activement mobilisée à l’approche des 30 élections – dont 18 élections présidentielles – qui se tiendront dans 21 pays africains 2016 et qui constituent des moments où les risques de violences sont accrus. En Ouganda, à Djibouti ou en République du Congo, des violences à caractère politique ont été documentées par la FIDH (International Federation of Human Rights ou MOUVEMENT MONDIAL DES DROITS HUMAINS ) et ses organisations membres.
Source : http://www.temoignages.re
Le Burundi au bord de la guerre civil
Source : http://www.lemonde.fr
D’après Thierry Vircoulon, directeur d international Crisis Group pour l’Afrique Centrale Six mois de violence au Burundi le président est réélu pour la troisième fois Deux cent mille refugiés depuis le début de l année, en 2016 d après le HCR on attend trois cent mille refugiés. Depuis le début de la crise les opposants et le service de sécurité sont armés et ont axé facilement à des armes (dans la région des grands lacs, il est facile de trouver des armes) Il y a déjà eu une guerre civile dans les années 1990 Le rôle de l’ armée : l’armée a déjà tenté de renverser le président, les militaires rejoignent des groupes armés et il y a des tentatives d’assassinat sur le président Le Scénario de guerre civile est en cours L armée : défection, les militaires rejoignent des groupes armés Tentative contre le chef des armes et arrestation de militaires L’union africaine demande de discuter, le président et le gouvernement refuse Il y a une demande du départ du président Encouronziza. L’union européenne menace de suspendre son aide économique au Burundi. Elle est le premier bailleur du Burundi, un programme de quatre cents millions d’euros sur 5 ans qui entre autres va servir à payer les fonctionnaires, dont les militaires.
Source : http://www.lemonde.fr
Ne vous privez pas de l’information fournit par le collectif de blogueurs « Yaga», bloggeurs du Burundi.
Etudiants, défenseurs des droits de l’homme, journalistes, mais aussi poètes ou dessinateurs de presse, ils sont nombreux à raconter ce qu’ils savent, ce qu’ils voient et vous livrent leurs analyses:
La crise burundaise racontée en #hashtags
Au-delà du crépitement des armes, des résolutions et autres communiqués des uns et des autres, il y a une véritable guerre des #hashtags, des plus significatifs aux plus drôles, sur la twittosphère burundaise. Le contributeur de Yaga, Yves Patrick Iradukunda, nous plonge dans cette bataille virtuelle que le Burundi n’a jamais connu auparavant.
Source: http://www.yaga-burundi.com/
10 novembre 2015 Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni hier en urgence pour examiner la situation au Burundi.
Le pays est au bord la guerre civile. Depuis la crise politique démarrée au printemps dernier avec les manifestations, le plus souvent pacifiques, contre la réélection pour un troisième mandat du chef de l’Etat Pierre Nkurunziza, le Burundi s’enfonce de plus en plus dans une situation pré-insurrectionnelle. Pas une journée sans violence parfois émaillée de meurtres dans la capitale de ce pays qui risque fortement de basculer dans une guerre civile qui avait fait 300.000 morts de 1993 à 2006.
Source : http://www.cathobel.be/
Voir aussi : Source : http://www.france24.com/
Source : http://www.jeuneafrique.com/
Quelques Médias au Burundi:
BONESHA FM : http://www.bonesha.bi/
Groupe IWACU : http://www.iwacu-burundi.org/
http://iwacu-burundi.org/magazine/editionspeciale/medias/RPA :
la voix des sans voix : http://www.rpa.bi
Radio télévision Rema : privilégier l’information positive : http://www.rematelevision.com/
La Radio Isanganiro n’émet plus depuis jeudi 14 mai 2015. Elle a été attaquée : http://www.isan ganiro.org
Le site de Dacia Munezero, journaliste au Burundi : http://www.dacym.com
Radio Télévision Renaissance : la voix de la citoyenneté http://iwacu-burundi.org/ FERME
Supplément d'informations
PROGRAMME D’APPUI AUX REFORMES ECONOMIQUES
Le Papier de Jean François Dupaquier
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