Quelle éthique pour les « passeurs » de savoirs et les journalistes ?
William Duval, Directeur des programmes et de la production, Chups radio
Nous l’avons vu lors des États généraux de la bioéthique 2018 et dans le contexte socio-économique de la crise des légitimités et de l’expertise, la démarche éthique s’est imposée comme un élément central pour construire un espace démocratique de dialogue entre les sciences, la société et le politique, à travers une étape nécessaire d’information et de débat. Cependant, l’éthique ne peut pas être réduite au politique ou à un débat à visée uniquement législative. C’est pourquoi il est indispensable de penser aujourd’hui
la place que doit tenir l’éthique dans le débat public et dans les relations entre les patients et les soignants. L’éthique, comme médiation entre les
scientifiques, les politiques, les citoyens, les médecins et les ingénieurs, est une manière d’apprendre collectivement à bien poser les problèmes et à construire les divergences. Cela revient à apprendre à discerner collectivement les valeurs inhérentes à chaque position, à les mettre en question, à les confronter aux réalités des innovations techniques et scientifiques, à déterminer ce qu’on peut attendre de ces innovations et les risques qui peuvent résulter de leur mise en œuvre. Au cours de cette journée, nous nous interrogerons donc sur le rôle de l’éthique dans le débat public avec des philosophes, des chercheurs, des médiateurs et des journalistes scientifiques.